La campagne des élections européennes bat son plein et atteint son apogée. Le jeudi 23 juin, Jordan Bardella, candidat du Rassemblement national (RN), et le Premier ministre Gabriel Attal ont débattu lors de l’émission télévisée L’événement sur France 2. Les sujets économiques ont été au cœur de ce débat intense, reflétant les profondes divergences entre les deux hommes politiques.
Une attaque directe sur le bilan économique
Dès le début de l’émission, Jordan Bardella a critiqué le bilan économique de Gabriel Attal. Selon Bardella, « le bilan de M. Attal, de M. Macron, de l’Europe de Macron, a rogné le pouvoir d’achat des Français avec l’augmentation des prix de l’énergie, imposé une submersion migratoire, une vision punitive de l’écologie et une concurrence déloyale ». Cette attaque frontale a ouvert la voie à un débat animé sur l’économie et les politiques publiques.
Du « libre-échange total au juste échange »
Jordan Bardella a dénoncé ce qu’il appelle un « décrochage économique majeur », affirmant que cela pose un risque d’effacement de la France sur la scène internationale. Il prône un passage du « libre-échange total au juste échange », mettant en avant le concept de « patriotisme économique ». Cette proposition a suscité une réaction immédiate de Gabriel Attal, qui a interrogé Bardella sur sa priorité nationale dans la commande publique.
Droits de douane et protection du marché intérieur
Un autre sujet brûlant abordé fut celui des droits de douane. Jordan Bardella a proposé l’imposition de droits de douane pour protéger le marché intérieur, critiquant la submersion de véhicules étrangers, en particulier chinois. Pour Bardella, des droits de douane sont essentiels lorsque des secteurs comme l’automobile sont menacés.
La position de Gabriel Attal sur les droits de douane
Gabriel Attal a répliqué qu’il n’admet « aucun tabou » quant à une augmentation des droits de douane face aux produits chinois. Il a illustré son propos avec la baisse des ventes de véhicules électriques chinois en France grâce aux aides réservées aux ménages pour acheter des véhicules produits en France et en Europe. Cette mesure, selon lui, a permis de réduire l’achat de véhicules électriques chinois de 60 % en 2023 à 25 % aujourd’hui.
Le débat sur le nucléaire
Le nucléaire a également été un point central du débat. Jordan Bardella a accusé les règles européennes d’empêcher les Français de bénéficier des fruits de la production nucléaire nationale. Gabriel Attal a rappelé que Marine Le Pen s’était auparavant opposée au nucléaire, notamment pour des raisons de sécurité, soulignant la contradiction dans la position de Bardella.
La crise agricole et le protectionnisme
Sur le plan agricole, Jordan Bardella a critiqué la mise en concurrence des agriculteurs français avec des produits importés ne respectant pas les normes nationales. Il a plaidé pour la défense de l’exception agricole française et l’arrêt de la multiplication des accords de libre-échange. Gabriel Attal a répondu en soulignant que la France avait déjà opposé son veto à certains accords commerciaux, comme le Mercosur, pour protéger ses agriculteurs.
Environnement et ambitions climatiques
Jordan Bardella a également abordé la question du climat, critiquant les ambitions environnementales du gouvernement qu’il juge irréalistes. Il a particulièrement visé l’interdiction de la vente des véhicules thermiques d’ici 2035, craignant une nouvelle dépendance vis-à-vis de la Chine. Gabriel Attal a défendu cette décision, affirmant que la transition vers des véhicules électriques était nécessaire pour se libérer de la dépendance aux hydrocarbures.
Le débat entre Jordan Bardella et Gabriel Attal a mis en lumière des visions radicalement opposées de l’avenir économique et environnemental de la France. Les propositions de Bardella, axées sur le protectionnisme et le patriotisme économique, contrastent avec la vision plus globalisée et libérale de Gabriel Attal. Les Français, quant à eux, suivent ces débats avec une attention particulière, conscients des enjeux cruciaux pour leur avenir.